Ah, la mode ! Toujours changeante, toujours se renouvelant. Si à priori, elle semble n’être qu’une parade de tissus, de styles variés et d’accessoires extravagants, elle est bien plus que ça. La mode est avant tout une affaire de sociologie et d’histoire. En effet, elle est le reflet et le moteur des changements sociaux, liée aux réformes économiques, politiques et culturelles de chaque époque. Par conséquent, elle a une histoire riche et variée, jonchée de mythes et d’idées fausses depuis les périodes anciennes jusqu’à nos jours. C’est donc un voyage passionnant à travers le temps et l’espace que nous entreprenons aujourd’hui en passant en revue quelques uns des mythes les plus célèbres et en démêlant le vrai du faux.
Partie 1 : mythes de la renaissance à l’époque Victorienne
Mise en lumière des mythes
Commençons par l’époque de la renaissance pour arriver jusqu’à l’époque victorienne. Au fil du temps, de nombreux mythes sur les tenues portées par les femmes ont vu le jour. Du corset victorien supposé asphyxiant jusqu’à la cage de la renaissance suspendue autour de la taille pour étendre les jupes en forme de cône large, les histoires de tortures vestimentaires sont légion. Il est également question du port du noir comme signe de deuil.
Rétablissement des faits historiques
Ces images que nous avons l’habitude de visualiser quand on parle de la mode féminine pendant ces périodes sont largement exagérées et parfois très éloignées de la réalité. Premièrement, concernant les corsets, oui, ils étaient serrés pour donner l’apparence d’une taille fine et créer une silhouette d’heureglass, mais les récits de femmes qui s’évanouissaient à cause de la pression sont plus cinématographiques qu’historiquement exacts. En réalité, les corsets étaient conçus de manière à soutenir le corps de la femme.
Pour le deuxième point, le noir comme couleur de deuil est un fait plutôt récent. En fait, durant l’époque victorienne, la couleur de deuil dépendait largement du rang social de la personne et laquelle des nombreuses étapes de deuil elle traversait. Certaines phases demandaient du gris, d’autres du pourpre.
Partie 2 : mythes de la fin du XIXème siècle à nos jours
Revue des idées fausses
Nous voyons également l’émergence de nouvelles idées fausses avec l’avènement du mouvement féministe. Beaucoup pensent qu’avec l’émancipation des femmes et la montée du féminisme a signifié la fin de l’ère du corset. En outre, la libération des femmes est souvent résumée à l’apparition de la minijupe dans les années 60. Les femmes ont-elles vraiment jeté leurs corsets et sauté dans des minijupes en foulant au pied les années de tradition vestimentaire et les attentes sociétales ?
Vérité historique de l’évolution de la mode
La vérité est beaucoup plus complexe et nuancée. La fin de l’époque du corset était autant une question d’évolution des préférences esthétiques et de l’arrivée de nouvelles technologies – comme le soutien-gorge plus pratique – qu’une conséquence d’une quelconque rébellion féminine. La minijupe, quant à elle, alors que significative en tant que symbole de la révolution sexuelle des années 60 et certainement emblématique du mouvement de libération des femmes, n’était qu’une des nombreuses manifestations de ces mouvements sociaux. De plus, malgré son association à la libération sexuelle, toutes les femmes ne voyaient pas la minijupe comme un symbole de liberté, mais plutôt pour certaines, notamment les féministes plus âgées, comme une autre façon pour la société de sexualiser les femmes.
Partie 3 : les mythes modernes de la mode féminine
Analyse des croyances populaires
En arrivant à notre époque actuelle, on pourrait penser que nous avons démystifié toutes les idées reçues concernant la mode féminine. Pourtant, nous restons entourés par un certain nombre de mythes, souvent liés à nos propres insécurités et nos pressions sociétales. La grande obsession de la minceur et l’impact du noir dans la minceur des silhouettes sont parmi les exemples les plus flagrants.
Déconstruire ces mythes pour une compréhension plus nuancée de la mode
Ces mythes contemporains, notamment autour de la minceur comme idéal de beauté, sont plus le produit de notre époque et de nos idéaux culturels changeants qu’une vérité universelle. Les canons de la beauté féminine ont varié considérablement au fil des siècles. L’idée que le noir amincit, quant à elle, est plus une question de perception visuelle qu’une réalité objective. Il est vrai que certaines couleurs et certains motifs peuvent donner l’illusion d’une silhouette plus fine, mais cela ne change pas votre apparence réelle. Ces stéréotypes de mode persistent et continuent de façonner la façon dont nous percevons les autres et nous-mêmes, soulignant l’importance de questionner et de défier ces idées préconçues.
Conclusion
En parcourant l’histoire de la mode féminine et en démêlant le vrai du faux, nous avons appris que la mode, comme toute autre forme d’expression humaine, est riche en histoires, en mythes et en perceptions profondément enracinées. Cependant, nous devons nous rappeler que ces mythes ne sont souvent que le reflet de la culture et de l’époque qui les a créés, et qu’ils n’ont pas à définir notre relation avec la mode de nos jours. En fin de compte, chaque vêtement que nous portons a son histoire, les conceptions et les Idées sociales qui le sous-tendent, mais aussi personnelle, liée à notre individualité, notre humeur et notre esthétique.